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interview (e-learning) : Laurent Habart, consultant indépendant, spécialisé en digital learning
bsoco: Pouvez-vous nous décrire brièvement votre parcours scolaire et professionnel ? Quels aspects ont dirigé et dirigent votre carrière ?
Laurent Habart: Après un diplôme d’école de commerce (Audencia) et une maîtrise de lettres modernes, j’ai commencé ma carrière dans la presse comme responsable marketing puis je suis devenu éditeur d’ouvrages professionnels. Arrive alors le moment où vous avez envie de voler de vos propres ailes, de ne plus dépendre des décisions d’un board à des milliers de kilomètres ou d’un PDG dans le bureau d’à côté. C’est comme ça que je suis devenu consultant indépendant. C’était en 2009, le digital learning était en plein essor, il y avait une opportunité à saisir. Il y avait aussi un monde nouveau à découvrir et un tas de choses à apprendre.
bsoco: Qu'est-ce qui vous distingue des autres consultants qui offrent des services dans le domaine de l'e-learning ?
Laurent Habart: Il y a pas mal d’avantages à travailler avec un consultant indépendant plutôt qu’avec une agence ou un cabinet de consulting, à commencer par la flexibilité et l’investissement. Et la complexité ou le volume du projet sont rarement des freins car, quand le besoin se fait sentir, je fais appel aux autres membres du réseau Learning Sphere dont l’éventail de compétences est large.
Je pense aussi à une autre caractéristique. Dans The Firm, le livre qui raconte l’histoire de McKinsey & Company, Duff McDonald cite cette phrase d’un des patrons du cabinet : « Si un client demande l’heure, Booz Allen [un cabinet de consulting concurrent] lui répondra « Quelle heure voulez-vous qu’il soit ? » ; la réponse d’AD Little [autre cabinet de consulting], plus technique, sera « il est 9h45’20’’, heure de Greenwich » ; mais s’il demande à McKinsey, on lui dira « Pourquoi voulez-vous savoir ? Quelle décision vous apprêtez-vous à prendre pour laquelle connaître l’heure vous sera utile ? » Voilà une approche qui me parle.
bsoco: Comment voyez-vous le présent et l'avenir du marché de l’e-learning ?
Laurent Habart: On est encore sur un marché très peu mature. Les premiers signes de concentration se font à peine sentir chez nous (cf le rachat d’e-doceo par Talentsoft). De nombreuses technologies sont tout juste balbutiantes (adaptive learning, réalité virtuelle…). La loi change et changera encore. On sent une véritable effervescence en France comme outre-Atlantique. La capillarité avec d’autres domaines ne se dément pas (design thinking, lean management…). On surfe sur des effets de mode (avant-hier les MOOC, hier la gamification, aujourd’hui le micro-learning, et demain ?). La place de la formation et de l’apprenance va continuer à évoluer dans l’entreprise. Tout ça va mettre encore quelques temps à s’assagir. Et ceux qui auront pensé humain et business avant de penser techno ou tendance sortiront leur épingle du jeu.
bsoco: Et quelle est pour vous la prochaine étape ?
Laurent Habart: La formation m’a amené à m’intéresser à la question de la culture d’entreprise. Et la culture à celle de l’organisation. Ces trois domaines sont intimement liés et j’oriente de plus en plus mes interventions vers la mise en place d’organisations apprenantes qui permettent aux collaborateurs de gagner en autonomie et en responsabilité pour produire mieux et plus vite. Et, il faut le dire aussi, pour être plus heureux au travail !
bsoco : Merci pour vos réponses.